Faire du sport en cas d’hémophilie, c’est possible !
Qu’est-ce que l’hémophilie ?
L’hémophilie est une maladie hémorragique héréditaire rare due à un déficit en facteurs de coagulation VIII (hémophilie A) ou IX (hémophilie B). Ces protéines sanguines sont essentielles au processus de l’hémostase, qui enraye les saignements grâce à la formation de caillots sanguins. Par conséquent, les personnes hémophiles souffrent de saignements prolongés lors d’une plaie ou d’un traumatisme. Grâce à l’émergence de nouveaux traitements, elles peuvent mener une vie quasiment normale. L’Association Française des Hémophiles (AFH) leur recommande ainsi de ne pas hésiter à faire du sport pour se maintenir en bonne santé.
Quels sont les bénéfices du sport chez les personnes
hémophiles ? 2,3,4,5
L’activité physique régulière est un excellent moyen de prévenir les maladies liées à la sédentarité, telles que les troubles cardiovasculaires, le développement de certains cancers, le diabète, l’ostéoporose ou encore le surpoids. En outre, elle est fortement encouragée en cas de trouble hémorragique, afin de préserver le capital musculaire et articulaire. De nombreux patients hémophiles souffrent de saignements internes au niveau des articulations, et développent parfois de l’arthrose assez jeunes, vers 20 ou 25 ans. Le sport participe justement à la préservation du capital musculaire qui soutient et protège les articulations. Il rompt ainsi le cercle vicieux des accidents articulaires à répétition, de l’immobilisation, et de l’atrophie musculaire qui en découle. D’un point de vue psychologique, il contribue aussi à lutter contre le stress, l’anxiété, et participe à l’amélioration de l’estime de soi.
En cas d’hémophilie, quelle activité physique privilégier ? 2,3,4
Lorsque l’on souffre d’un trouble rare de la coagulation, il est essentiel de se tourner vers une pratique comportant un risque moindre de blessures, de saignements, d’inflammation et de détérioration de l’articulation. D’une manière générale, mieux vaut privilégier des sports sans contacts, et plus doux pour le corps : vélo, randonnée pédestre, natation, golf, cyclisme, yoga, taï-chi ou encore marche sportive. Les activités organisées doivent être préférées à celles non encadrées, où les équipements de protection et la surveillance peuvent être absents. Il est d’ailleurs préférable d’informer le personnel encadrant de son hémophilie, et de la conduite à tenir en cas de problème.
Cela dit, il est très important de choisir un loisir adapté à chaque personne hémophile en fonction de ses préférences personnelles, de sa condition physique, mais aussi du degré de sévérité de son hémophilie.
Quels sports faut-il éviter et quelles précautions prendre ? 2,3,4,5
Si la pratique sportive apporte de nombreux bénéfices aux patients hémophiles, quelques précautions doivent être prises. En raison des risques d’hémorragies parfois graves qu’ils peuvent engendrer, certains loisirs sont déconseillés. C’est notamment le cas des sports de combat et de contact – boxe, rugby, judo –, et des activités à grande vitesse, comme le moto-cross. Certaines pratiques a priori sans danger doivent également faire l’objet d’une certaine vigilance. Par exemple, les sports de raquette comme le tennis et le badminton pratiqués de façon intense comportent un risque tout particulier si l’articulation est chroniquement enflammée.
Pour être guidé dans son choix, il est recommandé de se renseigner auprès de son centre de traitement des maladies hémorragiques constitutionnelles (CT-MHC). Cette consultation sera également l’occasion d’aborder la question d’éventuelles mesures de prophylaxie, et des protections à avoir.
Et, pour comprendre tout ce qu’implique cette maladie rare, vous pouvez accéder à nos conseils sur l’hémophilie au quotidien sur la rubrique dédiée : Au quotidien.