En avion, comment transporter son traitement anti-hémophilique ?

Qu’est-ce que l’hémophilie ?

L’hémophilie est une maladie génétique grave et rare, due à l’absence ou à un déficit en facteur de coagulation, des protéines sanguines essentielles au processus de coagulation. Par conséquent, les patients hémophiles ne parviennent pas à former un caillot solide, et souffrent de saignements prolongés. Grâce aux innovations importantes réalisées dans le domaine des traitements, ils peuvent néanmoins vivre une vie quasi normale. Ils n’ont ainsi plus de raisons de s’empêcher de voyager, à condition de prendre quelques mesures de précaution, notamment en cas de déplacements en avion. ^1,2

Avant de prendre l’avion, prendre rendez-vous avec son médecin

Avant son départ, il est indispensable de prendre rendez-vous auprès de son centre de traitement des maladies hémorragiques constitutionnelles (CT-MHC). Ce sera l’occasion de demander une ordonnance avec le nom du médicament et sa dénomination commune internationale (DCI), et un certificat médical justifiant le transport de concentrés de facteurs et de matériel injectable (seringues, aiguilles), à présenter à l’aéroport lors du passage de la sécurité aéroportuaire et de la douane. Ce certificat doit être rédigé en français, en anglais, et si possible dans la langue du pays de destination. Avant le départ, il est également utile de se renseigner auprès de l’ambassade ou du consulat du pays de destination pour connaître les règles en vigueur dans le pays. Ces formalités peuvent paraître contraignantes, mais elles sont essentielles pour éviter les problèmes aux frontières. ^3,4,5

Emporter son traitement en quantité suffisante pour couvrir la durée du séjour ⁴

Nombreux sont les pays à disposer de stocks de facteurs antihémophiliques (FAH) limités, voire à ne pas y avoir accès. Au sein de l’Union européenne, c’est notamment le cas de la Roumanie ou de la Bulgarie. Ces pays ne seront donc pas en mesure d’en proposer aux patients hémophiles venus en vacances. Pour tout déplacement, il est donc conseillé d’amener les doses de concentrés de facteurs nécessaires au traitement durant toute la durée du séjour.

À l’aéroport, comment passer le contrôle de sécurité et la douane ?

Habituellement, les voyageurs sont autorisés à transporter des liquides et gels de 100 mL maximum dans leurs bagages de cabine. Les médicaments liquides sur ordonnance sont exemptés de ces restrictions, et peuvent être transportés dans les bagages de cabine en quantités supérieures. Il est important de prendre l’intégralité de son traitement en bagage cabine, en raison des problèmes que pourraient causer les fluctuations de température dues à la dépressurisation. Les bagages en soute peuvent également être perdus pendant quelques jours, voire définitivement.

Lors du passage au contrôle de sécurité aéroportuaire, les facteurs anti-hémophiliques et les produits à usage médical doivent être présentés séparément des effets personnels. Ils doivent être accompagnés de l’ordonnance et du certificat médical fournis par son CT-MHC. En cas de suspicion, des contrôles pourront être effectués sur les médicaments au moyen d’équipements spécifiques par l’agent de sécurité, sachant que tout liquide à usage médical de moins de 100 mL en est exempt. S’il insiste pour toucher aux flacons, il convient de lui rappeler qu’elles sont stériles, et qu’il doit donc changer de gants. Si de nouvelles mesures prévoient que les agents de sécurité peuvent être amenés à ouvrir les flacons afin d’en inspecter le contenu, les médicaments dérivés du plasma et les traitements recombinants ne sont pas concernés par cette autorisation. Les patients hémophiles sont donc en droit de refuser l’ouverture de leur produit antihémophilique : s’il est ouvert, il sera corrompu, et ne pourra pas être utilisé. ^3,4,6,7

Comment conserver les médicaments pendant le transport ?

Lors d’un départ en vacances, il est indispensable de veiller à la bonne conservation de ses médicaments en voyage, afin de préserver leur stabilité et leur efficacité. Certains médicaments se conservent au réfrigérateur entre 2 et 8 °C, mais il est parfois possible de les conserver à une température ambiante inférieure à 25 °C, pendant une durée plus courte. Pour cela, il convient de consulter la notice qui accompagne le traitement. Les flacons de médicaments devront être systématiquement conservés dans leur emballage extérieur, à l’abri de la lumière, dans un sac isotherme contenant éventuellement des pains de glace en fonction du mode de conservation du traitement. Si la destination se trouve dans un pays chaud, il faudra également emballer le traitement avec des blocs réfrigérants. ^3,6,7

S’administrer son traitement pendant son trajet ³

Lorsque l’on doit s’administrer son traitement dans un aéroport, on peut se tourner vers sa compagnie aérienne pour trouver un poste de premiers soins. À bord d’un avion, il est possible de demander à l’agent de bord d’avoir accès à un endroit où se concentrer et s’administrer son traitement en toute intimité et avec beaucoup de précautions. Après leur utilisation, il convient de se débarrasser en toute sécurité des objets perforants, tels que les aiguilles. Pour ce faire, un membre du personnel de cabine pourra mettre à disposition du passager un contenant de récupération.

N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre centre de traitement des maladies hémorragiques constitutionnelles (CT-MHC) pour toute aide à la préparation de votre séjour.

Et, pour comprendre tout ce qu’impliquent l’hémophilie et les troubles de la coagulation, vous pouvez accéder à de nombreuses ressources sur l’hémophilie au quotidien sur notre site consacré à cette maladie rare : Hemophilink. Vous y découvrirez notamment comment transporter vos médicaments en voiture.